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lundi 9 décembre 2013

POLE SUD

 

Pour les articles homonymes, voir Pôle (homonymie) et Pôle Sud (homonymie).
Carte de l'Antarctique indiquant :
  le pôle Sud géographique             le pôle Sud magnétique                   le pôle Sud géomagnétique             le pôle Sud d'inaccessibilité
Le pôle Sud est le point le plus au sud de la surface de la Terre, diamétralement opposé au pôle Nord. Il est situé sur le continent Antarctique.
Le pôle Sud est parfois désigné comme « géographique » afin de le distinguer du pôle Sud magnétique. Bien que tous deux situés en Antarctique, les deux points ne coïncident pas car l'emplacement du pôle Sud magnétique suit les variations du champ magnétique terrestre.

Exploration

Les premiers êtres humains à atteindre le pôle Sud géographique sont les membres de l'expédition norvégienne conduite par Roald Amundsen, le 14 décembre 1911. Leurs concurrents dans la course au pôle Sud, cinq membres de l'expédition britannique Terra Nova conduite par l'officier de la Royal Navy, Robert Falcon Scott, atteignent le pôle un mois plus tard, le 17 janvier 1912 ; les membres de l'expédition britannique meurent tous de froid et de faim lors du trajet retour vers la côte du continent. Leur autre concurrent, le japonais Shirase Nobu, officier de la marine impériale, ne découvre qu'une partie de la Terre du Roi-Édouard-VII le 16 janvier 1912, devant réparer en Australie1.
En 1914, l'explorateur britannique Ernest Shackleton, conduisant l'expédition Endurance, a pour projet la traversée du continent en passant par le pôle Sud, mais son bateau, l'Endurance, est pris dans la banquise et coule 11 mois plus tard dans la mer de Weddell.
le 29 novembre 1929, Bernt Balchen, accompagné de Richard Byrd, Harold June et Ashley McKinley, pilote le premier avion à survoler le pôle Sud. Aucun homme ne pose le pied sur celui-ci avant le 31 octobre 1956, lorsqu'une équipe conduite par l'amiral américain George J. Dufek y atterrit dans un R4D-5L Skytrain. La station Amundsen-Scott est construite entre 1956 et 1957 pour l'année géophysique internationale, ses éléments étant acheminés par les airs ; depuis sa construction, elle est occupée en permanence par du personnel de recherche et d'assistance2.
Après Amundsen et Scott, les premières personnes à atteindre le pôle Sud à pied, sans support aérien, sont les membres des équipes conduites par Edmund Hillary (le 4 janvier 1958) et Vivian Fuchs (le 19 janvier 1958), pendant l'expédition Fuchs-Hillary. D'autres expéditions ultérieures atteignent le pôle de cette façon. Le 30 décembre 1989, Arved Fuchs et Reinhold Messner sont les premières personnes à atteindre le pôle Sud sans animaux ou aide motorisée, simplement à ski et avec l'aide du vent. La traversée la plus rapide du continent, entre l'océan et le pôle, à pied et sans assistance, est réalisée en 2009 par les Canadiens Ray Zahab, Richard Weber et Kevin Vallely ; en rejoignant le pôle Sud depuis l'anse Hercule en 33 jours, ils battent le précédent record, établi un mois auparavant par l'Américain Todd Carmichael en 39 jours3.

Géographie

Photographie du pôle Sud géographique.
Photographie du pôle Sud de cérémonie.
De façon générale, le pôle Sud géographique est défini comme l'un des deux points où l'axe de rotation de la Terre coupe sa surface (l'autre étant le pôle Nord). Cependant, cette définition n'est pas totalement précise car l'axe de rotation est sujet de petites variations et la position exacte de cette intersection varie de quelques mètres au cours du temps ; ce mouvement polaire est constitué de deux composantes quasi-périodiques de plusieurs centaines de jours (l'oscillation de Chandler) et d'une légère dérive graduelle, principalement vers l'est.
Du point de vue des coordonnées géographiques, le pôle Sud peut être simplement défini comme le point situé par 90° de latitude sud, sa longitude étant indéterminée et sans pertinence. Au pôle Sud, toutes les directions pointent vers le nord.
Le pôle Sud géographique est situé sur le continent antarctique, sur un plateau glacé sans caractéristiques particulières à une altitude 2 835 m, à 1 300 km de la mer la plus proche, au détroit de McMurdo. La calotte glaciaire serait épaisse de 2 700 m au pôle Sud : la surface terrestre sous la glace y est donc proche du niveau de la mer2.
La calotte glaciaire polaire se déplace d'environ 10 mètres par an dans une direction située entre 37° et 40° W4, vers la mer de Weddell. La position relative de la station Amundsen-Scott par rapport au pôle Sud évolue au cours du temps.
L'emplacement du pôle Sud géographique est indiqué par un petit panneau et un pieu dans la glace, repositionnés chaque année au nouvel an pour compenser la dérive glaciaire. Le panneau porte mention des dates d'arrivée au pôle de Roald Amundsen et Robert Scott, ainsi que l'altitude de 2 835 m5. Non loin de là se tient une zone appelée le pôle Sud de cérémonie, créée pour répondre aux besoins photographiques éventuels. Elle consiste en une sphère métallique placée sur un socle et entourée des drapeaux des pays signataires du traité sur l'Antarctique. Ce marqueur cérémoniel est déplacé tous les deux ou trois ans afin de conserver une distance de marche minimale avec le pôle Sud géographique.

Installations

Vue aérienne de la station Amundsen-Scott. Le pôle Sud géographique est visible vers le haut et à gauche du centre de l'image, au-dessus des bâtiments et en dessous des traces de chenilles. Le pôle Sud de cérémonie, avec ses drapeaux, est visible à sa droite.
La zone du pôle Sud possèdent plusieurs installations humaines, dont :

Climat

Pendant l'hiver austral, le pôle Sud est plongé dans la nuit polaire. Pendant l'été, le Soleil (bien que continuellement au-dessus de l'horizon) est toujours bas dans le ciel. De plus, la majeure partie de la lumière qui atteint la surface est réfléchie par la neige. Cette absence de chaleur prodiguée par le Soleil combinée avec la haute altitude du lieu (plus de 2 800 m au-dessus du niveau de la mer) font que le pôle Sud est l'un des endroits les plus froids sur Terre (il n'est pas cependant le plus froid dans l'hémisphère sud : des régions de l'Antarctique situées à une altitude plus élevée et à une plus grande distance de l'océan, telles que Vostok, ont un climat encore plus froid).
Au milieu de l'été austral, fin décembre et début janvier, lorsque que le soleil atteint sa hauteur maximale de 23,5°, la température moyenne du pôle Sud atteint environ -25 °C. Au moment où le Soleil passe au-dessus de l'horizon ou en dessous, la moyenne est de -45 °C. En plein hiver, la température reste constante et aux alentours de -65 °C. Le record de chaleur, mesuré à la base Amundsen-Scott, s'établit à -12,3°C (le 25 décembre 2011)6, le record de froid à -82,8 °C (le 23 juin 1982)7.
Le climat du pôle Sud est désertique et l'endroit ne reçoit quasiment aucune précipitation. L'humidité de l'air est presque nulle. Cependant, les vents violents peuvent transporter de la neige sur toute la région et son accumulation atteint environ 20 cm par an8. Sur la station Amundsen-Scott, les bâtiments anciens sont partiellement ensevelis et les entrées doivent être régulièrement déblayées au bulldozer ; les bâtiments les plus récents sont bâtis sur pilotis afin d'éviter l'accumulation de neige contre leurs flancs.
Le tableau suivant récapitule les températures moyennes, maximales et minimales mensuelles au pôle Sud :
Relevé météorologique au pôle Sud - altitude : 2 834 m, latitude : 90°S (période 1957-1988)
Mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) -29,4 -42,7 -57,0 -61,2 -61,7 -61,2 -62,8 -62,5 -62,4 -53,8 -40,4 -29,3 -52,0
Température moyenne (°C) -28,2 -40,9 -54,0 -57,3 -57,0 -58,0 -59,7 -60,0 -59,4 -51,1 -38,3 -27,5 -49,4
Température maximale moyenne (°C) -25,9 -38,1 -50,3 -54,2 -53,9 -54,4 -55,9 -55,6 -55,1 -48,4 -36,9 -26,5 -46,3
Source : Le climat au pôle sud (en ° C et mm, moyennes mensuelles) coolantarctica.com

Fuseau horaire

Au pôle Sud, le Soleil se lève fin septembre et reste constamment dans le ciel jusqu'à la fin mars ; la nuit dure ensuite six mois. Il y est donc impossible de synchroniser l'heure locale avec la position apparente du Soleil. S'il n'y a aucune raison de privilégier un fuseau horaire sur un autre au pôle Sud, la station Amundsen-Scott utilise cependant l'heure de la Nouvelle-Zélande pour des raisons pratiques : les États-Unis organisent leurs opérations de ravitaillement depuis Christchurch.

Flore et faune

À cause de son climat exceptionnellement difficile, le pôle Sud ne possède aucune plante ou animal natifs. Des labbes égarés y sont parfois aperçus9.
En 2000, des microbes ont été découverts dans la glace du pôle Sud, même si on estime peu probable qu'ils aient évolué dans l'Antarctique même10.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

« Adieu, Soleil ! » s'écria-t-il.
Le capitaine Nemo hisse son pavillon personnel sur le pôle Sud (dans la version Hetzel de Vingt mille lieues sous les mers).
  • Le Français au pôle Sud, Jean-Baptiste Charcot, éditions Corti, octobre 2006 (réédition de 1906)
  • Le "Pourquoi Pas ?" dans l'Antarctique, Jean-Baptiste Charcot (1911)
  • Autour du pôle Sud Jean-Baptiste Charcot (1912, 2 vol.)
  • Le premier tour du monde de Magellan, Antonio Pigafetta (Tallandier 1984)
  • Le Grand Voyage, William Dampier (Phébus 1993)
  • Relation du voyage de la mer du Sud, Amédée-François Frézier (UTZ 1999)
  • Voyage autour du monde dans les années 1740, 41, 42, 43 et 1744 de George Anson (UTZ 1992)
  • Naufrage en Patagonie, John Byron (UNESCO 1994, première édition française 1799)
  • Voyage autour du monde, par la frégate La Boudeuse et la flûte l'Étoile, Louis-Antoine de Bougainville (La Découverte 1997)
  • Relations de voyages autour du monde, James Cook (La Découverte 1980)
  • Voyage autour du monde, sur l'Astrolabe et la Boussole, Jean-François de Lapérouse (La Découverte 1991)
  • Voyage d'un naturaliste autour du monde, Charles Darwin (La Découverte 1982)
  • Deux années sur le gaillard d'avant, Richard Henri Dana (Payot 1998)
  • Moi, Philippe Tesson, Matelot sur l'Astrolabe, écrit par Hervé Tureau, un de ses descendants (éd L'ETRAVE 1998)
  • Seul autour du monde sur un voilier de onze mètres, Joshua Slocum (Chiron 1983 - illustrée, première édition française 1930)
  • Quinze mois dans l'Antarctique, l'expédition de la Belgica, Adrien de Gerlache de Gomery (Babel, Labor 1997)
  • Cap Horn de mes vingt ans, Pierre Constant Nollin (le 7 vents 1988)
  • Au cœur de l'Antarctique, Vers le pôle Sud, Ernest Shackleton (Phébus 1994)
  • L'odyssée de l'Endurance, Ernest Shackleton (Payot 1993)
  • Un flâneur en Patagonie, W. H.Hudson (Stock 1929)
  • Cap Horn à la voile, Bernard Moitessier (J'AI LU 4038)
  • Damien, Gérard Janichon (AEJ 1994)
  • Transantarctica, La traversée du dernier continent, Jean-Louis Etienne (J'AI LU 3232)
  • Le Phare du Bout du Monde, André Bonner, Gilbert Maurel, Gildas Flahaut, Daniel Nouraud (Glénat 1999)
  • Je me souviens des hommes du Cap Horn à Valparaiso, Gildas Flahaut (Jahan Publications 2005)
  • En Patagonie et terre de Feu, M. H. Lelong (Juilliard 1950)
  • Les nomades de la mer, Jose Emperaire (NRF Gallimard 1955)
  • Patagonia, Jean Delaborde (Laffont 1981)
  • Le Roi blanc des Patagons, Saint-Loup (Ed. Godefroy de Bouillon 1996, première édition 1954)
  • Patagonie, une tempête d'imaginaire (Autrement 1996)
  • Hommes et navires au Cap Horn, Jean Randiern (CELIV 1990 première édition 1966)
  • Le Cap-Horn, Nicolas Hulot (Albin Michel 1990)
  • Adios, Tierra de Fuego, Jean Raspail (Albin Michel 2001)
  • Cap-Horniers Français tome 1, mémoire de marins des voiliers de l'armement Bordes, Brigitte et Yvonnick Le Coat (Le Chasse Marée éditions Ouest-France)
  • Cap-Horniers Français tome 2, histoire de l'armement Bordes et de ses navires, Claude et Jacqueline Briot (Le Chasse Marée)
  • Terres Australes, péninsule Antarctique et Terre de Feu, Marie Foucart (GNGL-DMI 2005 2e édition)
  • Chilean and Argentine coasts, from Valdivia to Mar del Plata, including Isla de los Estados and Cabo de Horno, Mariolina Rolfo & Giorgio Ardrizzi (Editrice Incontri Nautici)
  • Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie, Jean Raspail (J'AI LU 2595)
  • Qui se souvient des Hommes, Jean Raspail (J'AI LU 2344)
  • Le jeu du roi, Jean Raspail (Robert Laffont et J'AI LU 2094)
  • Le Phare du Bout du Monde, Jules Verne (nombreuses éditions)
  • En Magellanie, Jules Verne, l'Archipel 1998 (première édition Société Jules Verne 1987)
  • Le monde du bout du monde, Luis Sepulveda (Métailié 1993)
  • En Patagonie, Bruce Chatwin (Grasset 1979)
  • Tierra del Fuego, Francisco Coloane (Phebus 1994)
  • Le dernier mousse, Francisco Coloane (Le Seuil Points 481 1996)
  • El guanaco, Francisco Coloane (Le Seuil Points 426 1997)
  • Antartida, Francisco Coloane (Phebus 1999)
  • carte nautique de Valparaiso au Cap Horn, SHOM 6935
  • carte polaire Sud, SHOM 5879G
  • carte nautique South-Eastern part of Tierra del Fuego, amirauté britannique 1373
  • Estrecho de Magalanes, amirauté britannique 554

Références

  1. Paul Tréguer, Trois marins pour un pôle, Edition Quae, 2010.
  2. a et b Amundsen-Scott South Pole Station [archive], National Science Foundation, Office of Polar Programs. Consulté le 27/02/2009
  3. Canadians break speed record trekking to South Pole [archive], thestar.com, 07/01/2009. Consulté le 27/02/2009
  4. Where is the real Pole really? [archive], Amundsen-Scott South Pole Station. Consulté le 27/02/2009
  5. A. Kiefer, « South Pole Marker » [archive], 01/1994. Consulté le 27/02/2009
  6. http://actualite.lachainemeteo.com/actualite-meteo/2011-12-27-07h10/antarctique---douceur-record-au-pole-sud-avec---12-3-c---14982.php [archive]
  7. Your stay at Amundsen-Scott South Pole Station [archive], National Science Foundation Office of Polar Programs. Consulté le 27/02/2009
  8. Initial environmental evaluation – development of blue-ice and compacted-snow runways [archive], National Science Foundation Office of Polar Programs, 09/04/1993. Consulté le 27/02/2009
  9. Mark Sabbatini, « Non-human life form seen at Pole », The Antarctic Sun (archivé sur archive.org, 05/01/2003. Consulté le 27/02/2009
  10. Snow microbes found at South Pole [archive], BBC News, 10/07/2000. Consulté le 27/02/2009

POLE NORD




Le pôle Nord géographique terrestre, ou simplement pôle Nord, est le point le plus septentrional de la planète Terre. Il est défini comme le point d’intersection de l'axe de rotation de la Terre avec la surface terrestre dans l'hémisphère nord, où tous les méridiens et les fuseaux horaires se rencontrent. Ce n'est pas un point fixe à la surface de la Terre, sa période d'oscillation est de quatorze mois et sa position varie de quelques mètres lors des plus fortes oscillations. Le pôle Nord géographique ne doit pas être confondu avec le pôle Nord magnétique, point central du champ magnétique terrestre vers où les boussoles pointent. Ce concept, appelé « vrai Nord », a été découvert et rapporté par le Chinois Shen Kuo au XIe siècle.
Le pôle Nord se situe au milieu de l'océan Arctique profond de 4 261 mètres1 et couvert en permanence par la banquise, contrairement au pôle Sud situé sur la masse continentale Antarctique. Hormis certains bancs de gravier non permanents, la terre émergée la plus proche est l'île Kaffeklubben, située à 707 kilomètres du pôle.
La première exploration du pôle Nord, bien que contestée, est attribuée à l'Américain Frederick Cook qui aurait atteint le pôle le 21 avril 1908, mais il aurait maquillé son trajet réel2. Le Congrès des États-Unis a plutôt attribué la première exploration à l'Américain Robert Peary qui prétend avoir atteint le pôle Nord le 6 avril 1909, mais les historiens contestent ce fait depuis la découverte d'une copie du journal de Peary, qui se serait trompé dans ses estimations3. La première exploration confirmée du pôle Nord revient donc au Norvégien Roald Amundsen et à l'Italien Umberto Nobile, qui le survolent à bord d'un ballon dirigeable le 12 mai 1926.
La température du pôle Nord peut varier entre -43 °C et °C, ce qui favorise la permanence de la glace de mer dont l'épaisseur varie entre deux et quatre mètres. La banquise est cependant menacée et l'océan Arctique pourrait être libre de glace dès l'été 2014, en partie du fait du réchauffement climatique et de la diminution de l'effet albédo4. Cette situation nouvelle rendra plus facile l'accès aux ressources du sous-sol Arctique et une dispute territoriale est enclenchée entre les cinq pays limitrophes de l'Arctique : le Canada, la Russie, la Norvège, le Danemark et les États-Unis. Bien que le pôle Nord soit hors des zones économiques exclusives de ces pays, la découverte récente de la dorsale de Lomonossov relance le débat de la souveraineté territoriale de l'Arctique.

Géographie

Localisation

Inclinaison de l'axe de la Terre (obliquité) et son rapport aux plans de l'écliptique.
L'axe de rotation de la Terre est incliné de 23° 27′ par rapport au plan de l'orbite terrestre, l'écliptique. Le pôle Nord définit les géodésiques de latitude 90° Nord (Φ = + π / 2), ainsi que la direction du vrai Nord, alors que sa longitude peut être définie comme n'importe quelle valeur (-π ≤ λ ≤ + π)5. L'axe de rotation — et donc la position du pôle Nord — fut longtemps considéré comme fixe par rapport à la surface de la Terre, mais au XVIIIe siècle, le mathématicien Leonhard Euler prédit que l'axe pourrait osciller6. Au début du XXe siècle, les astronomes ont remarqué une petite variation de la latitude telle que déterminée pour un point fixe sur la Terre à partir de l'observation des étoiles. D'une portée de quelques mètres pour les plus fortes oscillations, l'errance du pôle à la surface de la Terre, semblable au mouvement d'une toupie, a plusieurs composantes périodiques et irrégulières. Le composant périodique de 433 jours, identifié aux huit mois prévus par Euler, est désormais appelé oscillation de Chandler7. Le point exact de l'axe de la Terre, à un moment donné, est appelé le « pôle instantané », mais en raison de l'oscillation des pôles, on ne peut pas l'utiliser comme définition d'un pôle fixe lorsqu'une mesure précise à l'échelle du mètre est requise8.
Un système fixe de coordonnées terrestres (latitude, longitude et altitude, ou l'orographie) serait utile, mais compte tenu de la dérive des continents, de la hausse et de baisse de la Terre en raison des volcans, de la précession des équinoxes, de l'érosion, entre autres, il n'y a pas de système dans lequel toutes les caractéristiques géographiques puissent être fixées. L’International Earth Rotation and Reference Systems Service et l'Union astronomique internationale ont donc défini un cadre appelé le « Système international de référence terrestre ». Le pôle Nord de ce système définit à présent le Nord géographique pour le travail de précision, mais il ne coïncide pas exactement avec l'axe de rotation terrestre9.
Comme il n'y a pas de présence humaine permanente au pôle Nord, il n'y a pas d'heure ni de fuseau horaire officiellement attribué à cette région du globe, mais en pratique le pôle comporte tous les fuseaux en un seul point10. Étant donné que toutes les lignes de longitude s'y rencontrent, on peut marcher à travers tous les fuseaux horaires en une seconde en tournant autour du pôle. De plus, les heures locales étant à peu près synchronisées sur la position du Soleil à son zénith, cette approximation ne fonctionne pas au pôle Nord, car il est continuellement dans le ciel durant six mois.
Les expéditions polaires peuvent utiliser un fuseau horaire qui leur convienne, généralement le fuseau horaire de leur base de ravitaillement, ou encore n'importe quelle unité du Temps moyen de Greenwich (GMT), du Temps universel coordonné (UTC), ou le fuseau horaire du pays de leur choix. Cependant, la convention veut que l'on utilise le fuseau UTC+011, contrairement au pôle Sud où l'on utilise le UTC+12 (fuseau horaire de la Nouvelle-Zélande durant l'été austral)10.

Climat

Retrait des glaces entre 2005 et 2007.
Voir aussi climat polaire, ou plus généralement changement climatique et réchauffement climatique.
Le pôle Nord est nettement plus chaud que le pôle Sud, car il se situe au niveau de la mer au milieu d'un océan qui agit comme un réservoir de chaleur, plutôt qu'en altitude sur une masse continentale. En hiver (janvier), la température au pôle Nord peut varier entre -43 à -26 °C, pour une moyenne de -34 °C. La température moyenne d'été (juillet) se situe autour du point de congélation (°C)12.
La glace de mer du pôle Nord est d'environ deux ou trois mètres d'épaisseur, mais il existe des variations considérables, et parfois la circulation des banquises expose la surface maritime. Une récente étude financée par l'Union européenne et publiée dans la revue Geophysical Research Letters a montré que la moyenne de l'épaisseur de la glace a diminué au cours des dernières années13. Selon les chercheurs du Centre for Polar Observation and Modelling (CPOM) de l'University College de Londres (UCL) au Royaume-Uni, la diminution de la banquise est attribuée au réchauffement climatique et à l'océan Arctique de plus en plus exposé au rayonnement solaire13. L'accélération drastique de la fonte des glaces de mer en Arctique n'avait pas été prévue par les modèles climatiques, car ils ne tenaient pas compte de l'effet albédo ; plus l'océan Arctique se libère de ses glaces, plus la chaleur des rayons solaires est absorbée par l'eau, accélérant la fonte de la calotte polaire14,15.
Récemment, des scientifiques ont prédit que le pôle Nord pourrait devenir libre de glace durant l'été dès 205016. Le 15 décembre 2008, la série télévisée canadienne The Daily Planet a indiqué que les scientifiques annoncent que la calotte de glace pourrait fondre d'ici 2014 plutôt que 205017.
De récentes découvertes confirment que le pôle Nord a connu un climat subtropical, il y a 55 millions d'années18. La mission Arctic Coring Expedition (ACEX) a récolté des carottes de glaces sur la dorsale de Lomonossov en 200419, dont l'analyse révèle la présence de microfossiles de plantes et d'animaux typiques d'un environnement de mer chaude (environ 20 °C) et peu profonde subtropicale. Les fossiles trouvés à 400 mètres sous le plancher océanique datent du maximum thermique de la période du Paléocène-Éocène18.
Progression du jour polaire
Cap Nord, Norvège.
Au pôle Nord, le Soleil est en permanence au-dessus de l'horizon pendant les mois d'été et de façon permanente au-dessous de l'horizon pendant les mois d'hiver. Le lever du soleil a lieu juste avant l'équinoxe vernal (environ le 19 mars). Le Soleil prend ensuite trois mois pour atteindre son point culminant, soit environ 23°½ d'élévation, au solstice d'été (environ le 21 juin). Ensuite, il commence à redescendre pour atteindre le coucher du soleil juste après l'équinoxe d'automne (environ le 24 septembre). Quand le Soleil est visible dans le ciel polaire, il semble se déplacer dans un cercle au-dessus de l'horizon. Ce cercle passe peu à peu de près de l'horizon, juste après l'équinoxe vernal à son maximum d'élévation (en degrés) au-dessus de l'horizon au solstice d'été et redescend vers l'horizon avant de passer à l'équinoxe d'automne20,21.
Au pôle le crépuscule civil dure environ deux semaines avant le lever et après le coucher du soleil, alors que le crépuscule astronomique dure environ sept semaines avant le lever et après le coucher du soleil22.
Ces effets sont causés par une combinaison de l'inclinaison axiale de la Terre et de sa révolution autour du Soleil23. La direction de l'inclinaison axiale de la Terre, ainsi que son angle par rapport au plan orbital de la Terre autour du Soleil, restent à peu près constants au cours d'une année (les deux évoluent très lentement sur de longues périodes de temps). Au milieu de l'été, le pôle Nord est incliné vers le Soleil à son maximum. Au cours de l'année, la Terre se déplace autour du Soleil et le pôle Nord se détourne progressivement (par rapport au Soleil), pour finalement s'en éloigner au maximum. La même séquence s'observe au pôle Sud avec six mois de décalage.
Articles détaillés : Jour polaire et Nuit polaire.

Faune et flore

Le copépode se nourrit du phytoplancton sous la calotte glaciaire24.
Les animaux et les végétaux de l'Arctique sont, par leur physique et leur comportement, adaptés aux conditions particulières des régions au nord du cercle Arctique (66° 32′ Nord). La courte saison de croissance est certainement le facteur le plus contraignant pour la faune et la flore arctiques, limitées par la température, la lumière et la calotte glaciaire. La productivité marine au pôle est plus ou moins importante selon les années, les saisons et la proximité au pôle25, ainsi la croissance de la biomasse ne dépasse pas 100 mgC/m2/jour au centre du bassin polaire, elle est de deux à cinq fois moins importante que dans la zone ouverte de l'océan Arctique. La présence de la vie sous cette partie de la banquise n'est pas plus importante qu'en haute mer ; la production primaire mesurée en Méditerranée occidentale est équivalente, contrairement aux zones de très haute production comme les côtes froides du Pérou où la biomasse est cent fois plus productive25.
Cette biomasse arctique est principalement constituée de zooplancton tel que les amphipodes benthique se nourrissant du phytoplancton (dinoflagellés et diatomées) qui poussent dans les couches inférieures et sous la surface submergée de la glace flottante. Même durant l'hiver austral, certaines algues peuvent continuer leur processus de photosynthèse en profitant des très faibles lueurs de la nuit polaire. Cette production attire les poissons, les cétacés et les phoques durant l'été austral, parfois même à proximité du pôle24. Les récits témoignant d'une présence animale autour du pôle Nord demeurent tout de même anecdotiques, mais on observe une importante perturbation de la productivité causée par le réchauffement climatique26. En effet, on peut observer plus de 275 espèces de plantes et d'animaux se rapprochant du pôle durant l'été austral en raison du réchauffement27.
La pêche halieutique autour de cette zone est favorisée tandis que la mégafaune est défavorisée. L'ours blanc se déplace rarement au-delà de 82° de latitude Nord, en raison de la rareté de la nourriture, bien que des traces soient parfois observées près du pôle Nord28. Une expédition en 2006 a signalé avoir observé un ours blanc à un peu plus d'un kilomètre du pôle29. Le phoque annelé a également été observé près du pôle, et un renard polaire a été vu à moins de 60 kilomètres, à 89° 40′ Nord30.
Parmi les oiseaux observés près du pôle, plusieurs espèces ont été signalées : des bruants des neiges, des fulmars boréaux et des mouettes tridactyles, bien que certaines observations puissent être faussées par le fait que les oiseaux ont tendance à suivre les navires et les expéditions28. Des poissons ont été vus dans les eaux au pôle Nord, mais ils sont probablement peu nombreux28. Bien que certaines espèces puissent comporter un grand nombre d'individus, le froid polaire ralentit leur métabolisme et elles peuvent mettre jusqu'à deux ans en eau polaire avant d'atteindre leur maturité sexuelle24.
La pollution des eaux arctiques a également un impact important sur la natalité via la chaîne alimentaire du cercle polaire. Certains métaux lourds tels que le zinc, le cadmium, le mercure et le sélénium sont concentrés dans l'océan Arctique par les courants marins provenant des océans Atlantique et Pacifique. Les polluants bioaccumulés dans le métabolisme d'un individu augmentent avec l'absorption des niveaux inférieurs du réseau alimentaire océanique24. Ainsi, des contaminants peuvent être présents en quantité infime dans le zooplanton, mais on observe des taux anormalement concentrés dans le métabolisme des espèces superprédatrices comme les oiseaux de mer, les phoques, les ours et même à l'extrémité de la chaîne, chez les humains. Des prélèvements de sang de cordon des nouveau-nés inuits révèlent un taux de polychlorobiphényles quatre fois plus grand et un taux de mercure quinze à vingt fois plus élevé que chez les bébés nés plus au sud. Ces polluants présents dans les métabolismes ont un impact sur le taux de natalité, et peuvent provoquer des déficits de neurotransmission et divers problèmes cognitifs31.

Géopolitique

Carte bathymétrique montrant la dorsale de Lomonossov.
L'océan Arctique est identifié depuis des décennies comme une région riche en pétrole et en gaz naturel. Dans une publication datant de juillet 2008, le United States Geological Survey estime que le sous-sol arctique renfermerait 90 milliards de barils de pétrole, 1 670 billions de pieds cubiques de gaz naturel et 44 millions de barils de gaz naturel liquide32. Cette situation rend le pôle Nord et l'Arctique très convoités par les pays limitrophes33.
En vertu du droit international, aucun pays ne possède actuellement le pôle Nord ou la région de l'océan Arctique qui l'entoure. Les cinq États limitrophes de l'Arctique, soit la Russie, le Canada, la Norvège, le Danemark (via le Groenland), et les États-Unis (via l'Alaska), sont limités à une zone économique exclusive de 200 miles marins (environ 370 kilomètres) autour de leurs côtes. Au-delà de ces ZEE, la zone restante, qui représente plus d'un million de kilomètres carrés, n'est attribuée à aucun pays et c'est l'Autorité internationale des fonds marins qui administre ce territoire34.
Lors de la ratification de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, un pays a une période de dix ans pour faire valoir légalement sa zone de 200 miles marins35. Ainsi, la Norvège (qui a ratifié la convention en 199636), la Russie (ratifié en 199737), le Canada (ratifié en 200338) et le Danemark (ratifié en 200436) ont tous lancé des projets pour affirmer que certains secteurs de l'Arctique devraient appartenir à leur territoire39.
En 1948, une expédition russe fait la découverte de la dorsale de Lomonossov, une structure géologique s'étendant sur 1 800 kilomètres depuis les îles de Nouvelle-Sibérie jusqu'au large de l'île d'Ellesmere40. Ce n'est qu'au début des années 2000 que la dorsale océanique attire l'attention de la communauté internationale, due à la requête officielle de la Fédération de Russie auprès de la commission des Nations Unies, à propos de la limite du plateau continental. Le document propose d'établir une nouvelle limite périphérique pour le plateau continental russe, en dehors de la zone des 200 milles marins. Cependant l'article 76 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer prévoit qu'une extension de 150 milles marins peut faire l'objet d'une requête, si le plateau continental se prolonge sous l'eau4, ce qui exclut la revendication russe dont le plateau se trouve à plus de 1 000 milles marins du pôle.
Le Danemark, le Canada et la Russie se disputent la structure géologique et affirment que la dorsale est une extension de leurs plateaux continentaux respectifs41. À la fin juin 2007, quelque soixante-dix géologues russes auraient réussi à prouver que les dorsales médio-océaniques de Lomonossov seraient des extensions du continent eurasiatique, reliant ainsi le pôle Nord au territoire russe42,43. C'est sur la base de cette affirmation que l'expédition russe Arktika 2007 envoya le brise-glace nucléaire Rossia, le navire de recherche Akademik Fédorov et deux mini-sous-marins, Mir 1 et Mir 2, pour explorer la région. Le 2 août 2007, des scientifiques russes ont plongé à 4 261 mètres sous la surface, et déposé une capsule de titane contenant le drapeau russe, en symbole de leur revendication sur la région43,44.
Les États-Unis, le Canada et le Danemark contestent la prise du pôle Nord par la Russie45. À ce sujet, le ministre canadien des Affaires étrangères, Peter MacKay a déclaré : « Nous ne sommes plus au XVe siècle. Nous ne pouvons plus voyager à travers le monde, planter des drapeaux et proclamer que ce territoire nous appartient46 ».

Exploration

Gravure de 1598 illustrant le bateau de Willem Barentsz pris dans les glaces arctiques.
Article détaillé : Exploration polaire.
Dès le XVIe siècle, de nombreux géographes estiment que le pôle Nord est situé dans une mer, qui est appelée une polynie au XIXe siècle, ou mer polaire ouverte47. Le géographe allemand August Petermann est le principal partisan de l'existence d'une mer polaire libre de glaces. Cette théorie se révèle plus tard erronée, mais elle justifie plusieurs expéditions entre 1853 et 1876. Ces explorateurs espèrent trouver une voie navigable libre de glaces vers le pôle à un moment favorable de l'année.
Le 16 juin 1596, une expédition néerlandaise menée par Willem Barentsz atteint la latitude 79° 49′ Nord, fixant le premier record homologué d'une présence humaine aussi septentrionale48. Barentsz meurt l'année suivante.
En 1893, Fridtjof Nansen et Hjalmar Johansen mènent une expédition avec le navire Fram, qui est à l'origine d'un nouveau type de navire, le brise-glace. Ils sont les premiers hommes à s'approcher d'aussi près du pôle Nord, atteignant la latitude 86° 14′ Nord le 8 avril 189549.
En 1908, l'Américain Frederick Cook organise une expédition très légère, et part accompagné de seulement deux Inuits. Il affirme avoir atteint le pôle le 21 avril 1908, mais ne rentre à sa base que le 18 avril 1909, après un long périple. Son témoignage est mis en doute par plusieurs historiens, qui avancent que Cook se serait trompé dans ses estimations. Certains ont également relevé un faisceau d'indices indiquant qu'il aurait pu maquiller son trajet réel et n'aurait en fait jamais tenté d'approcher le pôle Nord2. L'histoire de cette expédition est encore aujourd'hui controversée.
Robert Peary et son équipe près du pôle Nord, le 6 avril 1909.
L'Américain Robert Peary prétend avoir atteint le pôle Nord le 6 avril 1909 accompagné de Matthew Henson et de quatre Inuits – Oatah, Egingwah, Seegloo et Ookeah50. Il obtient avec difficulté la reconnaissance de son exploit par le Congrès des États-Unis, qui finit par le désigner officiellement comme le premier homme arrivé au pôle Nord. Depuis la découverte d'une copie du journal de Peary, il semble aujourd'hui presque certain qu'il s'est trompé dans ses estimations, et qu'il ne se soit approché du pôle que d'une quarantaine de kilomètres. La « communauté exploratrice » de l'époque lui reprocha vivement de n'avoir fait aucun relevé de position au cours des derniers 200 kilomètres de son voyage vers le pôle. Robert M. Bryce remarque également que la vitesse moyenne que Peary affirme avoir soutenue lors de son retour est considérée comme humainement impossible, et n'a jamais été égalée depuis3. De plus Matthew Henson, un explorateur afro-américain, a devancé de 45 minutes l'expédition et est ainsi le premier de l'expédition à atteindre le pôle. Mais Henson était noir, et ce fut Peary qui obtint tous les honneurs50,51.
Les premiers à atteindre le pôle Nord avec certitude sont Roald Amundsen et Umberto Nobile, qui le survolent à bord du dirigeable Norge, le 12 mai 1926. Le Soviétique Papanine s'y pose en avion le 21 mai 1937, et le Britannique Wally Herbert l'atteint en traîneau à chiens le 5 avril 1969.
En 1958, le sous-marin américain USS Nautilus est le premier sous-marin à atteindre le pôle lors de la traversée de l'Arctique52. Il est suivi par le USS Skate en 1959, qui est le premier à faire surface au pôle52.
Le 17 août 1977, le brise-glace soviétique à propulsion nucléaire Arktika est le premier navire de surface à atteindre le pôle Nord, démontrant ainsi qu'il est possible de naviguer en été dans les eaux arctiques53.
Le 29 avril 1978, l'explorateur japonais Naomi Uemura est le premier à atteindre le pôle Nord en solitaire, au terme d'un voyage de 800 kilomètres. Parti du Cap Columbia au nord de l'Île d'Ellesmere au Canada, il suit les traces de l'expédition de Peary, en traîneau tiré par dix-sept chiens. Il est régulièrement ravitaillé par avion qui lui parachute des vivres54.
Paysage du pôle Nord.
En 1982, Ranulph Fiennes et Charles R. Burton sont les premiers à traverser l'océan Arctique en une seule saison. Le 17 février 1982, ils quittent l'île Crozier au large de l'île d'Ellesmere, et arrivent au pôle Nord géographique le 11 avril 1982. Leur expédition s'est faite à pied et en motoneige. Depuis le pôle, ils regagnent le sud en direction du Svalbard, mais en raison de l'instabilité de la glace, ils mettent fin à leur traversée au niveau de la lisière des glaces, et dérivent vers le sud sur une banquise durant 99 jours. Le 4 août 1982, ils peuvent finalement rejoindre leur navire d'expédition le MV Benjamin Bowring, à la latitude 80° 31′ Nord. À la suite de ce voyage, durant trois ans, Fiennes et Burton participent à l'expédition Transglobe, et deviennent les premiers à faire un circumpolaire, c'est-à-dire le tour du monde par les deux pôles55. Cette réalisation demeure incontestée à ce jour, et le Livre Guinness des records décrit Ranulph Fiennes comme « le plus grand explorateur vivant56 ».
Le 1er mai 1986, la Will Steger International Polar Expedition est la première expédition à atteindre le pôle Nord sans aucun ravitaillement. Les membres de l'équipe sont : Paul Schurke, Brent Boddy, Richard Weber, Geoff Carroll, Ann Bancroft et une équipe de vingt-et-un chiens. Brent Boddy et Richard Weber deviennent ainsi les premiers Canadiens à atteindre le pôle, et Ann Bancroft la première femme57. Quelques jours plus tard, le 11 mai, Jean-Louis Étienne est le premier à atteindre le pôle Nord à ski et en solitaire. Il est le premier Français à atteindre le pôle, après 63 jours de marche58.
En 1988, l'expédition Polar Bridge est la première traversée de l'océan Arctique à ski. L'expédition est composée de neuf Russes et quatre Canadiens, et parcourent les 1 800 kilomètres séparant le nord de la Sibérie de l'île d'Ellesmere au Canada en passant par le pôle Nord. Richard Weber (Chef de l'équipe canadienne) devint le premier homme à atteindre le pôle Nord à partir des deux côtés de l'océan Arctique59. Puis en 1995, Weber en compagnie de Mikhail Malakhov, sont les premiers à atteindre le pôle Nord et en revenir sans aucune assistance, sans ravitaillement et en utilisant uniquement des ressources humaines59.
Le USS Charlotte a percé 155 centimètres de glace au pôle Nord.
En 2005, le sous-marin nucléaire de classe Los Angeles de la United States Navy, le USS Charlotte, a fait surface au pôle Nord, en perçant 155 centimètres de glace. Les 137 membres d'équipage et les 17 officiers ont passé 18 heures sur la calotte glaciaire. Certains des hommes ont pris des photos, tandis que d'autres ont joué un match de football60.
Le 23 mars 2006, Børge Ousland et Mike Horn sont les premières personnes à atteindre le pôle Nord durant la nuit polaire61. Puis, un mois plus tard, le 16 avril 2006, Albert II de Monaco est le premier monarque régnant à atteindre le pôle Nord62.
En avril 2007, l'artiste néerlandais en art performance, Guido van der Werve, a réalisé une de ses performances au pôle Nord, en se tenant exactement sur le pôle durant 24 heures, et en tournant lentement dans le sens horaire (la Terre tourne dans le sens antihoraire). En suivant sa propre ombre, Van der Werve n'a pas tourné avec le monde pendant une journée. Cette performance est intitulée Nummer Negen63, le jour où je n'ai pas tourné avec le monde. Van der Werve a réalisé un montage vidéo accéléré de ces 24 heures en 9 minutes64.
En juillet 2007, le nageur d'endurance britannique Lewis Gordon Pugh a réalisé 1 kilomètre de nage au pôle Nord. Son exploit, entrepris afin de mettre en évidence les effets du changement climatique, a eu lieu en eau libre entre les banquises, durant 18 minutes et 50 secondes et à une température de -1,8 °C65,66. En 2008, Pugh tente de rejoindre le pôle Nord en kayak à partir de la Norvège, mais doit abandonner après avoir été coincé par les glaces pendant trois jours67.

Représentations culturelles

Portion de la Carta Marina de 1539 par Olaus Magnus, indiquant le pôle Nord magnétique matérialisé en la « Insula Magnetu(m) » (latin pour « île des aimants ») au large de Mourmansk moderne.
Pour les Américains, la résidence du père Noël est sise au pôle Nord géographique. En 1983, Postes Canada a attribué le code postal H0H 0H0 au pôle Nord en référence au rire caractéristique du père Noël : « Ho ! Ho ! Ho ! »68.
En 1866, Jules Verne décrit dans son roman Voyages et aventures du capitaine Hatteras, le récit d'une expédition menée par un Anglais vers le pôle Nord. Ce roman est rédigé en se fondant sur la théorie erronée de la mer polaire ouverte. Ce fait banal en apparence reflète réellement une ancienne mythologie d'Hyperborée, qui situe au pôle Nord, l'étrange axe du monde, la demeure d'êtres surhumains69. L'idée populaire faisant du pôle Nord géographique la résidence du père Noël est archétypale d'une transcendance spirituelle faite de pureté70. Comme Henry Corbin l'a établi, le pôle Nord joue un rôle clé dans la culture ésotérique du soufisme et le mysticisme iranien : « L'Orient recherché par le mystique, l'Orient, qui ne peut pas être situé sur nos cartes, est en direction du nord, au-delà du nord »71.
Le pôle est aussi identifié par une mystérieuse montagne dans l'océan Arctique, le mont Qaf (cf. Rupes Nigra), dont l'ascension, comme l'escalade du mont du Purgatoire par Dante et Virgile, représente la progression du pèlerin au travers de différents états spirituels. Dans la théosophie iranienne, le pôle céleste, point focal de l'ascension spirituelle, agit comme un aimant pour attirer les êtres à son « palais avec d'immatérielles préoccupations ».