Argania spinosa
Règne | Plantae |
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Clade | Angiospermes |
Clade | Dicotylédones vraies |
Clade | Astéridées |
Ordre | Ericales |
Famille | Sapotaceae |
Sommaire
Dénominations
Nom scientifique : Argania spinosa (L.) Skeels, famille des Sapotacées.Il était appelé précédemment Sideroxylon spinosum, puis Argania sideroxylon4.
Noms vernaculaires : arganier, argane, argan (désigne soit l'espèce, soit l'huile tirée de son amande), bois de fer.
Description
L'arganier fournit un bois très dur, appelé bois de fer, utilisé essentiellement comme bois de chauffage. L'arganier possède des mécanismes qui limitent ou ralentissent la chute du potentiel foliaire et relèvent de la stratégie d'évitement[précision nécessaire]. L'arbre ne perd ainsi ses feuilles que transitoirement, en cas de grande sécheresse5.
Les fleurs blanches à jaune verdâtre sont hermaphrodites, gamopétales à tube très court et sont réunies en glomérules. Elles apparaissent en mai-juin. Le fruit, l’affiache, est une fausse drupe ovale, fusiforme de 30 mm de long environ[réf. nécessaire], jaune-brun à maturité contenant une noix très dure abritant deux ou trois « amandons ». Un arbre en produit environ 8 kg par an[réf. nécessaire]. Les feuilles, vert sombre et coriaces, sont consommées par les dromadaires et les chèvres qui grimpent dans les arbres où elles mangent de jeunes pousses et le fruit, laissant le noyau qu'il contient.
Son système racinaire est particulièrement profond[réf. nécessaire] mais dépourvu de poils absorbants (racines « magniloïdes »[réf. nécessaire]). Il profite d'une symbiose avec différents types de champignons pour pallier cette déficience, seuls ces derniers pouvant apporter les différents nutriments à l'arbre. La reproduction artificielle et la mise en culture de celui-ci nécessite ainsi l'inoculation de plusieurs espèces de champignons au niveau de ses racines4. L'aire géographique de l'arganier bénéficie d'une forte humidité, tant par les précipitations saisonnières que par une fraîcheur relative, que l'arganier piège et restitue au sol5.
Origines biogéographiques et histoire de l'arganier
L'arganier semble être une espèce-relique[réf. nécessaire]. Il se serait répandu au Maroc durant l'ère tertiaire alors que le climat était chaud et tempéré3 et qu'existait vraisemblablement une connexion entre la côte marocaine et les îles Canaries[réf. nécessaire]. Il se serait alors répandu sur de vastes étendues, du Maroc à l'Ouest de l'Algérie[réf. nécessaire].Au Quaternaire, il aurait été refoulé vers le sud-ouest lors de la phase glaciaire. Cela expliquerait l'existence actuelle de quelques colonies dans la région de Rabat (région de Khémisset) ; au nord du Maroc, près de la côte méditerranéenne dans les monts Béni-Snassen et au nord-ouest d'Oujda[réf. nécessaire].
S. Aziki estime que des forêts d'arganiers plus vastes et denses existaient autrefois mais qu'elles ont été dégradées par l'homme et ses troupeaux domestiques 6.
Distribution géographique, habitat et écologie
S'il est peu exigeant en matière de sol, il semble apprécier l'air humide (influence océanique), ses plus belles forêts (hauteur, densité et nombre d'arbre, vigueur et densité du feuillage et hauteur) sont établies sur le littoral marocain (entre Agadir et Essaouira).
L'arganeraie est très clairsemée en zone aride sur l'anti-Atlas et notamment sur les versants donnant sur le Sahara3.
Aujourd'hui, la plus grande concentration d'arganiers se trouve dans la région du Souss où elle couvre près de 800 000 hectares9, soit 14,25 % de la forêt du Maroc10. Dans cette région, l'arganier s'étend de l'oued Tensift au nord, à Tiznit et Tafraout au sud, et aux abords du djebel Siroua à l'est.
Depuis 1998, une zone de 830 000 hectares entre Agadir et Essaouira a le statut de « réserve de biosphère » octroyé par l’UNESCO9 pour protéger l'arganeraie, Réserve de biosphère de l'arganeraie.
Aspects culturels
Traditions et usages
La population amazighe de l’Atlas utilise l’huile d'argane pour ses vertus alimentaires et cosmétiques. Avec le thé, l’huile d’argane accompagnée de miel est offerte aux invités en signe d’hospitalité, dans la région du Souss.
Des codes d'exploitation ont été créés par la coutume, parfois transcrits en règles écrites sur des planches (« louhs » chez les Berbères de l’arganeraie). Ainsi, les coupes non justifiées, sans accord préalable de l'assemblée locale, sont sanctionnées par des amendes. Les règles écrites sont conservées dans l'agadir (« grenier collectif fortifié ») communautaire.
L'huile d'argane fait l'objet d'une Indication géographique protégée, publiée au bulletin officiel N°5805 du 18 janvier 2010. Celle-ci certifie que l'utilisation du nom « huile d'argane » par une marque commerciale implique le respect d'un cahier des charges fixe12. Les laboratoires Pierre Fabre ont enregistré dans les années 1980 le mot « argane » comme marque déposée, commercialisant sous ce terme une crème à base d’huile d'argan13. Fin 2010, des négociations ont eu lieu entre le Maroc et l'Union Européenne pour faire reconnaître l'IGP en Europe12. En décembre 2010, le tribunal de grande instance de Paris a annulé la marque « Argane » en première instance dans un litige opposant la société Pierre Fabre à la société Clairjoie14. L'annulation de la marque a été confirmée par un arrêt de la Cour d'appel de Paris du 30 janvier 201315.
L'huile d'argane bénéficie d’une grande attention comme approche de prévention nutritionnelle pour prévenir le risque cardiovasculaire. Elle est utilisable en usage interne pour lutter contre les douleurs rhumatismales et articulaires, et l'hypercholestérolémie. En usage externe, elle permet de prévenir la surinfection des boutons de varicelle, l'acné, et de lutter contre la peau sèche et les vergetures16.
Par ailleurs et vu l'importance des composés nutritionnels doués d’activités antioxydantes comme les carotènes, les polyphénols, les vitamines A, C et E dans l'arrêt du développement ou la progression de quelques cancers, l'huile d'argane, par sa richesse, notamment en gamma tocophérol, pourrait avoir une action antiproliférative. En effet, les études expérimentales récemment réalisées suggèrent que l'huile d'argane pourrait être d’un intérêt potentiel pour développer de nouvelles stratégies pour la prévention du cancer de la prostate[réf. nécessaire].
Les données actuelles de la recherche scientifique sur l’huile d'argane impliquent qu'elle contribue à un développement économique nouveau au Maroc et dans le monde entier.
La culture de l'arganier
Article détaillé : Agriculture au Maroc.
Les chiffres approximatifs de l'argan :- 2 000 personnes travaillent dans les coopératives marocaines consacrées à l'huile d'argan17.
- La production annuelle est de l'ordre de 2 500 à 4 000 tonnes17.
- 800 000 hectares plantés. Perte de 600 ha/an de la surface plantée depuis le début du siècle dernier en arganiers[réf. nécessaire].
- La densité d'arbres par hectare varie suivant la région : de 250 arbres par hectare à 150 km au nord d'Agadir dans l'Atlas et environ 40 arbres dans le désert bordant la région de Gulimime (Anti-Atlas)9.
- Un arbre produit, chaque année, de 10 kg à 30 kg de fruits environ17.
- Il faut environ 38 kg de fruits (affiache) ou bien 2,6 kg d'amandons pour produire 1 litre d'huile9.
- Il croît quasi exclusivement au Maroc (très peu sur la frontière algérienne).
Problèmes de l'arganier
Au rythme de sa régression, l'arganier est à terme menacé de disparition, et les signaux d'alarme se multiplient à propos de diverses formes d'agressions ;- L'arganeraie régresse en termes de superficie et surtout de densité : en moins d'un demi-siècle, la densité moyenne de l'arganeraie nationale est passée de 100 arbres/ha à 30 arbres/ha, tandis que les superficies couvertes régressaient en moyenne de 600 ha par an18. La construction de l'aéroport international d'Agadir et de la route le reliant à Agadir ont détruit plus de 1000 hectares des plus beaux massifs forestiers d’arganier d’Admin et de Mseguina 3.
- L'aire de l'arganier se dégrade aussi sous l'effet conjugué de l'accroissement de la population (surtout autour d'Agadir)10 et de l'apparition des cultures intensives (notamment le maraîchage sous serres).
- L'utilisation "sauvage" du bois d'arganier pour produire du charbon de bois.
- Le manque de collaboration entre les principaux acteurs (les gestionnaires forestiers et les chercheurs universitaires) pour mettre en place des projets de transplantations.
- L'absence de moyens modernes de production de l'huile d'arganier et les mauvaises conditions de commercialisation de celle-ci.
Quelles perspectives pour l'arganier ?
- information et sensibilisation des usagers mais aussi de toute l'opinion publique nationale, sur les spécificités, l'importance et l'intérêt de la conservation de cet arbre ;
- replantation et développement de l'arganier, par l'allocation des moyens nécessaires aux travaux de recherche scientifique en cours sur les techniques de reproduction et de transplantation, par la mise au point de techniques appropriées d'exploitation et de valorisation des produits de l'arganier ;
- ouverture sur des coopérations internationales, pour financer tous les projets de replantation, et il serait utile que le Maroc cherche des coopérations étrangères pour accélérer les replantations ;
- limiter l’exploitation de l’arganier par la mise en place d’un calendrier annuel, afin de laisser cet arbre se développer naturellement.
- limiter l'exportation afin que les usagers puissent bénéficier des bienfaits de son huile, dont la raréfaction dans la région même de l'arganeraie interroge. Les bénéficiaires ne sont plus les producteurs et de moins en moins les consommateurs.
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