La dépréciation subie par le yen depuis l'année dernière face au
dollar et à l'euro, est du à l'assouplissement monétaire décidé par la
banque centrale du Japon (BOJ) dans le cadre de la politique économique
de Shinzo Abe.
+64,1%: progression record du déficit commercial au Japon
Le déficit commercial japonais a atteint en septembre 932
milliards de yens (soit l'équivalent de 7 milliards d'euros), à cause
d'une forte dépréciation du yen qui renchérit les importations.
Le yen déprécié de 25% depuis l'an dernier:
Dans le détail: au Japon, bien que le volume des importations se soit réduit de 2,2%, sa valeur a grimpé de 16,5%. Il faut dire que le yen a été déprécié de 25% depuis 2012 face au dollar et à l'euro.
Les achats en valeur de téléphones portables et autres équipements de télécommunications depuis l'étranger se sont envolés de 63,5%, ceux de semi-conducteurs de 59%. Ces produits sont importés par le Japon depuis les pays asiatiques et notamment la Chine où les groupes nippons les produisent eux-mêmes ou les confient à des tiers, ce qui a entraîné une aggravation du déficit subi par l'archipel vis-à-vis de l'Empire du milieu - son premier fournisseur.
Bien que peu changées d'une année sur l'autre, les importations de pétrole, gaz et charbon sont restées en outre très onéreuses, deux ans et demi après la catastrophe de Fukushima qui a entraîné l'arrêt temporaire de tous les réacteurs nucléaires de l'archipel. Et il est peu probable que des réacteurs nucléaires soient relancés cette année.
Un déficit structurel qui n'est pas prêt de se réduire:
Ainsi, "le Japon restera très dépendant des importations d'énergie, et (...) la hausse des revenus tirés des exportations grâce à l'affaiblissement du yen ne suffira pas à inverser le déficit commercial", estime un analyste cité par Dow Jones Newswires.
Le moindre renchérissement du yen élève en effet les revenus tirés à l'étranger de la vente des produits japonais, une fois les recettes converties en monnaie nippone. En septembre, ce phénomène a contribué à une augmentation de 11,5% des exportations en valeur, bien qu'elles se soient effritées de 1,9% en volume.
L'économiste à l'Institut de recherche Daiwa Masahiko Hashimoto, a jugé auprès de l'AFP que le Japon risquait de rester en déficit commercial encore un moment pour "des raisons structurelles" (facture énergétique et yen faible), alors que ce pays était autrefois habitué à de larges excédents soutenus par la puissance de ses industries automobile et électronique, entre autres. Si la progression du déficit commercial sur un an semble déjà exceptionnelle, rappelons qu'au mois de septembre 2012, le Japon enregistrait déjà son pire déficit commercial depuis 1979 jusqu'alors: l'équivalent de 5,5 milliards d'euros.
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